Frank Pé explore Mucha
Exposition au château d'Emines
Les 1, 2 et 3 octobre 2010
Il y a six mois "L'Art s'invite" me propose une exploration de l'oeuvre d'Alfonse Mucha (Tchéquie 1860, Prague 1939).
L'idée me paraît saugrenue.
Peu d'artistes ont connu autant que Mucha la gloire puis l'oubli à coups répétés.
Le maître adulé de l'affiche Art Nouveau fut détrôné par les années vingt, puis redécouvert en 68 - rappelons-nous Yellow submarine - et à nouveau oublié.
Mucha, pour moi, c'était jauni et poussiéreux. Pire : c'était pillé depuis longtemps. Le caveau était vide.
Pourtant, en y regardant de plus près, j'ai découvert une oeuvre d'une créativité époustanflante et d'une maîtrise graphique absolue. En étudiant son oeuvre, tout est devenu éblouissant : compositions plus qu'audacieuses, couleurs et lumières somptueuses, qualité du dessin, et même par moments, au delà des apparences publicitaires, une recherche profonde quant au contenu, caractéristique de cette époque théosophisante du tournant du siècle. Le tout traversé par un soufle évident.
Un voyage pour découvrir ses vingt fresques de l'époque slave, dans le château de Moransky Krumlov, au fond de la Tchéquie, m'a définitivement convaincu du génie de Mucha.
Alors, tout naturellement, j'ai commencé à imaginer Alfonse Mucha rencontrant le Zoo de Célestin. Comment son regard et son vocabulaire graphique aurait traduit ce lieu dévoué à la faune (que je sache, Mucha n'a jamais dessiné d'animaux). Et là, la magie a surgi. C'était une évidence : l'Art Nouveau avait exploré les volutes végétales, maintenant Mucha allait rencontrer le monde des formes animales, ses matières de poils et de plumes, ses couleurs, ses lignes félines ou ses croisillons d'écailles...
Je fus le témoin passionné et ébloui de cette rencontre, puis l'artisan studieux et comblé. J'ai essayé d'aborder son art sans servilité au style mais en tirant profit de toute son énergie graphique, celle qui ne se démode jamais.
Le dernier petit triptyque, intitulé L'unique enjeu, fait le lien avec notre 21ème siècle si agité.
Frank.
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